Les Niçois du quartier du port le saluent tous les jours depuis 1891, Giuseppe Garibaldi, cet homme en marbre, debout sur son piédestal, le regard sérieux tourné vers la rue de la République (ex route de Turin) dans la place homonyme, devant l’église du Saint-Sépulcre.
Giuseppe, appelé par les français de coeur ‘Joseph’, naît dans une Nice sous occupation française le 4 juillet 1807 dans le quartier du Port, est ensuite baptisé à l’église Saint-Martin-Saint-Augustin aux portes de la vieille ville, le 19 juillet 1807. Il grandit sous le nom de ‘Pelandroun’ (selon les sources, Garibaldi, pendant son jeune âge, était un peu coquin) dans son quartier natal, et à l’âge de 17 ans prend la mer sur un bateau marchand. Il naviguera sur la mer Noire, et sur une grande partie de la Méditerranée pour se pousser, au plus loin, jusqu’en Amérique latine.
Mais au-delà de sa biographie, pourquoi est-il connu comme le héros des deux mondes?
Les sources dont nous disposons aujourd’hui nous racontent que Garibaldi fut un homme entreprenant, avec des idéologies progressistes. Il commença par s’embarquer sur un bateau pour devenir successivement un personnage crucial dans les mouvements de libération en Uruguay, en Argentine et ensuite en Italie avec les Milles pour l’unification du pays en 1860. Il faut donc dire que la clé de sa réussite était de disposer d’un bateau puisque sans bateau, il était impossible de faire ce qu’il a fait.
La condamnation à mort et l’unification Italienne
Un anecdote que peu d’entre vous connaissez : en 1834, sur Garibaldi fut émise une condamnation à mort par le Royaume de Sardaigne car il avait été considéré comme étant un ennemi de la Patrie et de l’Etat. Il s’avère qu’à cette époque-là, il collaborait avec le républicain Mazzini à un plan d’invasion du Royaume en s’infiltrant comme matelot de troisième classe dans un bateau de la Marine. Son but était d’organiser la révolte à Gênes tandis que les mazziniens, soutenus par des exilés polonais et français, envahiraient la Savoie. C’est grâce à son échec que Garibaldi réussit à s’enfuir à Marseille et à s’embarquer pour l’Amérique latine, où il participa aux mouvements révolutionnaires.
Ce fut uniquement en 1860 que la taille sur la tête de Garibaldi fut levée. En effet, le 5 mai il partit de Gênes Quarto avec le corps d’expédition des Milles à bord de deux bateaux, le Piemonte et le Lombardia, avec l’objectif de débarquer en Sicile pour libérer le Sud de l’Italie dans le cadre du processus d’unification. Une fois arrivé, le 11 mai, il remporte la bataille de Calatafimi puis, le 27, entre triomphalement à Palerme où il s’autoproclame Dictateur de Sicile. D’autres batailles suivront celle-ci, comme celles de Milazzo et Volturno contre l’armée bourbonienne et la prise de Naples le 7 septembre, achevant la conquête du Royaume des Deux-Siciles. Le 26 octobre Garibaldi remit ses pouvoirs de dictateur au Roi Victor Emmanuel II de Savoie à Teano, montrant ainsi son engagement envers l’idéal monarchique pour l’unité Italienne.
Garibaldi en Angleterre
Garibaldi fut aussi acclamé comme une star! C’est en 1864 que, depuis Londres, parvint une invitation au Général Garibaldi de venir visiter l’Angleterre. Le voyage et l’accueil furent plus étonnants que l’on aurait pu imaginer. Un énorme voilier entièrement mis à sa disposition vint le chercher pour le conduire en Angleterre. Là-bas, un train spécial équipé uniquement pour lui le conduisit à Londres en 6 heures. Le train était entièrement décoré de drapeaux italiens. Cependant, la chose la plus stupéfiante était que, selon les sources de la préfecture londonienne, 500 000 personnes l’attendaient à Londres. Pendant son séjour de quelques semaines, il fut accueilli chez le Duc de Sutherland et invité par le gouvernement. Il se rendit aussi aux associations ouvrières et, toujours selon les sources, les femmes de ménage vendaient à la foule dans les rues les bouteilles contenant l’eau usée par Garibaldi.
Un autre chapitre intéressant de l’histoire de Nice qui voit la participation de Garibaldi, bien qu’indirectement, est celui des Vêpres Niçoises de 1871 mais, de ça, on vous en parlera dans un prochain article.

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